Apprendre à apprendre
Pour gagner en confiance en soi et devenir résilient.
Introduction
Dès notre plus jeune âge, nous apprenons. D’abord à reconnaître les formes, les couleurs, les sons, les odeurs, puis à interagir avec notre environnement, manipuler des objets, effectuer des tâches de complexité croissante comme nous déplacer (à pied, à vélo, en roller) ou communiquer. Celà nous permet de nous adapter à l’environnement dans lequel nous évoluons, et éventuellement d’agir dessus. Notre apprentissage se poursuit avant/après l’école, à travers nos relations et nos activités au quotidien. Apprendre à apprendre permet de travailler sur la confiance en soi et de développer une forme de résilience (je ne sais pas, mais je peux apprendre). D’un point de vue écologique, ça permet d’économiser du temps, de l’énergie, et de s’adapter efficacement à de nouvelles situations.
Que faut-il pour apprendre ?
Dans une métaphore de Spinoza, un cavalier symbolise la raison tandis que son cheval symbolise les émotions. L’apprentissage mobilise la tête mais aussi le cœur et le corps. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme écrivait Rabelais dans Gargantua en 1534. Ainsi, un apprentissage sera d’autant meilleur que l’apprenti dispose d’une alimentation saine et équilibrée, d’un sommeil réparateur et exerce des activités physiques régulières. 👉🏾 Si quelque chose vous tracasse, parlez-en autour de vous (parents, ami.e.s, équipe enseignante…)
Apprendre les maths et la gymnastique, quel rapport ?
Les maths comme le sport nécessitent une forme de souplesse pour progresser. C’est en s’entraînant et en s’étirant régulièrement que vient cette agilité, et plus on prend du plaisir à apprendre, plus on s’amuse à acquérir des nouvelles connaissances/compétences et donner du sens au monde, plus ces entraînements sont fructueux (par renforcement, grâce à la dopamine). Apprendre mieux, c’est possible. Ça demande de la curiosité et de la patience, d’investir régulièrement du temps et de l’énergie, par exemple 15 minutes par jour (plutôt que 3h par semaine), comme pour apprendre une nouvelle langue.
La mémoire et l’attention se travaillent
La mémoire et l’attention nous permettent d’apprendre. La mémoire fonctionne en partie par associations. Par exemple, si on entend un aboiement, on peut penser à un chien de son enfance, qu’on a vu aboyer dans le passé (ici l’audition active la vue). Notre mémoire s’imprègne de nos sens - l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat, le goût. Mobiliser ces sens nous permet d’enregistrer et d’activer des souvenirs. Quelques exemples à expérimenter pour mémoriser activement ce que vous apprenez :
- Mémoire visuelle - Imprimer et annoter son cours; faire des dessins ou fiches colorées pour retenir les idées clés.
- Mémoire auditive - Apprendre en musique, ou avec des moyens mnémotechniques.
- Mémoire tactile / kinésthésique - Utiliser ses mains, ses doigts, des mouvements, ou apprendre en dansant.
Mémoire de poisson
🐟 La mémoire à court terme permet de se souvenir du nom ou de la date d’anniversaire d’une personne que vous rencontrez pour la première fois, ou encore d’une liste de choses à faire dans la journée. Elle peut se travailler à tout âge, ludiquement, avec des jeux comme le Sudoku ou le Memory. Elle est cependant limitée en termes d’information stockée (limite cognitive de 7±2 concepts). Ainsi, il devient difficile de se souvenir d’une liste de 10, 20, 30 prénoms sans recourir à des techniques comme grouper par paires (ex: 06 xx xx xx xx). La mémoire à court terme est pratique mais uniquement la mobiliser en révisant la veille d’examens n’est pas idéal.
Mémoire d’éléphant
🐘 Notre mémoire à long terme permet de réellement stocker nos impressions, nos souvenirs, durablement. Nous détaillons ci dessous trois méthodes pour la renforcer, en autonomie :
- Masquer / compléter des phrases. L’idée est de masquer un mot important à retenir dans une phrase, ou une phrase entière, une définition ou une formule, et essayer de la répéter (ou reformuler) à partir du contexte. On apprend ainsi par erreur et par imitation.
- La technique du rappel. L’efficacité des révisions dépend du temps écoulé entre chaque rappel. Revoir ses cours le jour même et le lendemain pendant 30’ plutôt que 2 heures la semaine suivante s’avère plus efficace.
- Écoute attentive et participation active. L’idée est de lire le cours (ou des annexes, documents en rapport) avant le cours, sans forcément tout comprendre et préparer ses questions. Le cours en classe permet alors d’éclaircir les points de doutes et peut aider à être plus attentif ou actif.
Attention
Se concentrer, se relire attentivement, demande de l’énergie et une journée à apprendre peut fatiguer. Il est donc important de faire des pauses, se fixer des objectifs pour se motiver (comme des limites de temps) et bien dormir pour se ressourcer.
Privilégier un endroit calme pour travailler, mettre son téléphone en mode silencieux ou avion (ou mieux encore, dans une autre salle) permet d’éviter d’être distrait et d’être plus efficace pour apprendre. Voici quelques exercices qui peuvent vous aider à vous concentrer si vous êtes agités :
- Fermer les yeux et respirer fort trois fois pour revenir à l’instant présent
- Porter son attention sur ses sensations physiques pour lâcher prise
- Mettre ses lunettes ou s’habiller différemment, changer de mode.
Apprend on pendant son sommeil ?
Oui ! Vous pouvez tester par vous-même d’apprendre des poèmes, du vocabulaire ou des proverbes, avant de vous coucher. Il est aussi conseillé de ne pas passer de temps sur les écrans une heure avant de dormir pour une meilleure qualité de sommeil.
Apprend-on mieux seul ou à plusieurs ?
On a tous quelque chose à apprendre et à enseigner aux autres. Enseigner est par ailleurs une des meilleures façons pour apprendre. Travailler en équipe, apprendre et enseigner, ça s’apprend et permet de devenir plus tolérant. Vous pouvez par exemple aider un camarade en maths pendant qu’il ou elle vous aide en français, ou encore jouer à des jeux de rôles: un évaluateur pose des questions, un candidat y répond, puis inverser les rôles.